Les dessins
La pratique du dessin est primordiale chez Dom Robert, elle a précédé toutes ses autres formes d'expression artistique.
« Quant au dessin, j'en ai toujours fait, dès le temps de mes premiers pas. (…) Je m'arrangeais pour me hisser sur un tabouret et avec ces charbons de bois (ceux servant à chauffer les fers à repasser), je faisais de grands dessins sur les murs. Mon père, qui dessinait lui-même particulièrement bien, les chevaux surtout, me mit entre les mains, vers l'âge de ma première communion, un carnet de croquis en me disant : « Dessine tout ce que tu rencontres, n'importe quoi, tout ce qui te plaît. » C'est je crois un des rares conseils utiles que j'ai reçu dans mon existence et depuis ces carnets de notes se sont accumulés qui m'ont ouvert sur le monde et la vie.»
Extraits de l'ouvrage « Dom Robert – Tapisseries » Paris, Julliard, 1980.
Le dessin « sur le motif »
En allant dessiner les cavaliers du Bois de Boulogne, il apprend à croquer les animaux sur le vif et acquiert, plus qu'au sein d'une « Académie », un sens aigu du mouvement, comme ensuite pendant son service militaire au Maroc, dans un régiment des spahis : « Je gardais même mes carnets à cheval où je dessinais sur le pommeau de la selle … ». Il renoue avec le dessin d'après nature à En Calcat, dès les années 1940, puis en Angleterre, en croquant le monde animal et végétal qui l'entoure.
« Il capte l'esprit de la bête, la silhouette du poulain curieux, du mouton effaré, du gallinacé qui se rengorge, de la chèvre diablesse qui saute ou grimpe en broutant. (…) Les animaux sont saisis dans la vérité de l'instant tout en restant insaisissables.» Dominique de Grunne, extrait de l'ouvrage paru chez Julliard, 1981.
Son œuvre dessiné comprend ainsi des dizaines de carnets de croquis sur lesquels se succèdent des séries d'études libres ou destinées à préparer des cartons de tapisseries. Motifs étudiés très scrupuleusement parfois et reproduits fidèlement dans les tapisseries avec une précision étonnante.
