Historique
LE MUSÉE DOM ROBERT : 1995- 2015 : 20 ans de gestation
(d'après l'article de Sophie Guérin Gasc, publié en 2015, dans la Lettre N°15)
1995
Suzanne Goubely, alors agée de 87 ans, envisage de fermer ses ateliers faute de commandes. Toutefois, ne se résolvant pas à mettre au chômage ses dernières employées, elle décide de leur faire tisser des tapisseries de Dom Robert pour compléter sa collection personnelle.
1997
Le 11 février 1997, à son décès, Suzanne Goubely lègue à l'abbaye Saint-Benoît d'En Calcat tous ses biens, dont un atelier en activité et une collection de tapisseries (dix de Dom Robert et une trentaine d'autres artistes). Le 10 mai 1997, au décès de Dom Robert, l'abbaye devient ayant-droit de son œuvre et propriétaire du fonds artistique. Germe alors l'idée de constituer une collection d'envergure, destinée à un équipement public dans les environs de Dourgne. Georges Mazars (1934-1998), sénateur maire de Dourgne, soutient le projet. Ainsi, sous le nom d'atelier de La Beauze, en octobre 1997, l'atelier de Suzanne Goubely reprend vie et tissera, en exemplaires hors commerce (HC), trente cartons de Dom Robert jusqu'en 2005, date de sa fermeture définitive.
1999
Les moines d'En Calcat missionnent le cabinet Pro-Développement pour une première étude d'un Espace Dom Robert, sur le territoire de Dourgne, destinée à être présenté aux collectivités locales.
L'Assocation Dom Robert est créée par des amis proches de l'artiste avec Alain Catalo pour président et avec pour ambition la réalisation d'un catalogue raisonné et la création de l'Espace Dom Robert.
2000
Remise du premier rapport de Pro-Développement. Création du comité pilotage de l'Espace Dom Robert composé, entre autres, de représentants des affaires culturelles et d'élus locaux. Il valide les orientations du pré-programme. La commune de Dourgne émet le souhait d'en assurer la maîtrise d'ouvrage.
2001
Henri-Charles Barnèdes (+ en 2004) du cabinet Pro-développement, présente à Dourgne le Projet culturel de l'Espace Dom Robert développé en 5 points : le contexte, les missions du lieu, ses fonctions, principes majeurs, partenaires potentiels.
Émerge l'idée d'une grande exposition de Dom Robert à Paris, au Sénat, à l'initiative de Roger Lagorsse (1930-2011) sénateur et conseiller général du Tarn.
2004
La communauté de communes de la Montagne Noire dont fait partie la ville de Dourgne, qui souhaite accueillir sur son territoire l'Espace Dom Robert, propose d'en assurer la maîtrise d'ouvrage. Le nouveau comité de pilotage dont l'Association Dom Robert est partie prenante avec son nouveau président, Michel Carceller (1942-2013), confie des études de faisabilité à la SEM 81.
2005
Jacques Esclassan (SEM 81) présente la nouvelle étude qui développe un projet général de développement rural, culturel et touristique. Le comité de pilotage la valide comme, après plusieurs études, le lieu d'implantation : un terrain au lieu dit La Barrabié, à Dourgne.
Un comité scientifique et culturel est créé avec mission de rédiger le Projet scientifique et culturel de l'Espace Dom Robert. Il réunit frère David d'Hamonville (économe de l'abbaye, responsable de l'atelier de la Beauze), Claudie Bonnet (présidente de la communauté de communes), Michèle Giffault (conservatrice du Musée de la Tapisserie, Aubusson), Bertrand de Viviés (conservateur des Musées de Gaillac), Alain Catalo (fondateur de l'Association Dom Robert), avec comme coordinatrice et rédactrice, Sophie Guérin Gasc, nouvelle directrice de l'Association Dom Robert, docteur en histoire de l'art, chargée depuis 2004 par la communauté d'En Calcat de l'étude des archives Goubely et du fonds Dom Robert.
La fermeture définitive de l'atelier de la Beauze dans le courant de l'année est précédée en décembre 2004 par la tombée de métier de La Création de l'homme.
2006-2007
En parallèle au travail sur le Projet scientifique et culturel, sont menées des études sur le fonds artistique et les archives Goubely : Michaël Lepage, étudiant en histoire de l'art, soutient en 2005 un Master 1 sur les Premières œuvres de Dom Robert, puis en 2006, un Master 2 Dom Robert au sein de l'atelier Goubely.
Pour faire rayonner l'œuvre de Dom Robert, des expositions sont organisées par ou en partenariat avec l'Association Dom Robert dont en 2007, à l'Abbaye-école de Sorèze et au Musée d'Aubusson, celles pour célébrer le centenaire de la naissance de Dom Robert, évènement inscrit aux Célébrations nationales 2007.
En septembre 2007, frère David est remplacé au sein du comité scientifique par frère Étienne de Lartigue et frère Irénée Compagnon (1963-2012).
2008
L'édition puis la validation du Projet scientifique et culturel de l'Espace Dom Robert par la communauté de communes de la Montagne Noire sont suivies par le retrait de cette dernière de la Maîtrise d'ouvrage, essentiellement pour des raisons financières.
Le projet s'oriente alors vers l'Abbaye-école de Sorèze, portant de son côté depuis 1994 un projet de développement culturel et touristique ambitieux. Claudie Bonnet, présidente de la communauté de communes, vice-présidente du Conseil Général du Tarn et membre du Syndicat mixte de l'Abbaye-école de Sorèze en est l'ambassadrice.
À l'automne ont lieu les premières réunions techniques entre l'Abbaye d'En Calcat, l'Abbaye-école de Sorèze, l'Association Dom Robert et la Conservation départementale des Musées du Tarn.
2009
Le Syndicat mixte de l'Abbaye-école de Sorèze, présidé par Thierry Carcenac, président du Conseil départemental, donne son accord de principe pour l'implantation du Musée Dom Robert à Sorèze. Un nouveau comité de pilotage est créé et une étude de faisabilité est lancée. Gérald Goualin, directeur général, assure la coordination et le montage financier et technique du projet.
L'adaptation du Projet scientifique et culturel à l'Abbaye-école de Sorèze est confiée à Brigitte Benneteu, conservateur en chef des Musées du Tarn et à Sophie Guérin Gasc. Formant le pôle scientifique du futur musée (cahier des charges, chantier des collections, parcours muséogaphique, suivi de la réalisation), elles entreprennent inventaires et premiers conditionnements des œuvres et des archives. Michaël Lepage, sur financement de l'Association Dom Robert, effectue le classement des archives Goubely, entreposées depuis 2006 dans le local des archives municipales de Dourgne.
À la fin de l'année, les architectes-programmistes, Mmes Alexandre et Ambite, présentent l'étude de faisabilité.
2010 - 2011
Les études de financement du Musée Dom Robert se concrétisent par des dossiers de demandes de subventions publiques et de recherches de mécénat privé.
La programmation entre dans une phase concrète. Un cahier des charges issu du Projet scientifique et culturel est rédigé pour préparer la consultation d'architectes.
Suite au concours d'architecte, le comité syndical choisit le cabinet italien n!studio de Rome, dirigé par Susanna Ferrini. La SEM 81 est chargée du suivi des études techniques.
Le projet Musée Dom Robert intègre le réseau des établissements liés à l'art textile en Massif Central (dont la future Cité de la Tapisserie, à Aubusson), financé par le FEDER. Ce réseau prendra ensuite le nom de TRAME[S]
Le synopsis (parcours muséographique) est rédigé et sert de base au travail des architectes pour leur APS (avant-projet sommaire), validé début 2012.
2012
En avril est signée la convention de dépôt des œuvres par frère David, père abbé d'En Calcat, représentant la communauté monastique et par Thierry Carcenac, président du Syndicat mixte de l'Abbaye-école. Les cartons de tapisseries et les dessins, les archives de l'atelier Goubely complètent le dépôt des tapisseries (60 tapisseries de Dom Robert, 35 d'autres artistes). Le nom officiel du musée devient : Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXème siècle.
Le chantier des collections se poursuit. Une subvention de la DRAC Midi Pyrénées permet la numérisation du fonds photographique.
L'APD (avant projet définitif) présenté par les architectes, Susanna Ferrini et son assistante Céline Bosal, est validé. La consultation des entreprises, en entreprise générale, est lancée.
2013
La réalisation du musée est attribué à l'entreprise générale du bâtiment GBMP.
Ouverture du chantier, au printemps 2013.
Les travaux commencent avec Renaud Martignolles comme chef de chantier GBMP, suivi effectué par Nicolas Bischoff, SEM 81, avec une présence hebdomadaire des architectes de n!studio, complétée par une mission de coordination confiée à Gérard Follet, architecte sorèzien.
Les choix scénographiques et muséographiques des architectes sont validés en concertation avec l'équipe scientifique (couleurs de cimaises, types d'éclairages …)
2014
La fin du gros œuvre permet le démarrage du second œuvre. Le chantier est livré en décembre.
En septembre, est signée une convention avec la Fondation du Patrimoine pour appel à mécénat privé
2015
L'installation au début de l'année du mobilier muséographique (panneaux du parcours permanent, vitrines, parois sérigraphiées) permet dès fin janvier l'accrochage des œuvres, confié à l'équipe technique de l'Abbaye-école de Sorèze.
En février, est organisée une visite de presse suivie par une vingtaine de journalistes.
Le 11 avril a lieu l'inauguration officielle du musée, suivie de l'ouverture au public.
Inauguration du musée – discours des officiels