Biographie

Alain Catalo, membre fondateur et premier président de l'Association Dom Robert, évoquait ainsi le parcours de l'artiste dont il fut un ami proche.

"Guy de Chaunac-Lanzac est né dans le Poitou le 15 décembre 1907. Ce pays de frondaisons et de chasses a marqué son enfance de façon plus heureuse que son passage au collège des Jésuites de Poitiers, qui fut pour lui une longue épreuve. Il va ensuite à Paris, à l'École des Arts Décoratifs, qui ne le passionne pas davantage, mais qui lui permet de dessiner sur les champs de course. Puis, ce sera le service militaire au Maroc dans les spahis qu'il appellera ses grandes vacances. Il y dessinera aussi beaucoup, abordant sérieusement l'aquarelle qui fournira la matière à une exposition chez Bernheim Jeune.

À son retour, il travaille un temps aux Tissus Ducharne mais ses relations avec Jacques Maritain et surtout Maxime Jacob le conduiront à l'Abbaye d'En Calcat où il entre en septembre 1930. Il étudie la philosophie et la théologie et est ordonné prêtre en 1937. À cette époque, il se remet à dessiner et à peindre. Il se consacre même à un Évangéliaire qu'il n'achève pas avant que la guerre le projette en Lorraine. À son retour dans l'Aude, aux environs de Carcassonne, il découvre un lieu merveilleux, peuplé de paons et une espèce de révélation le conduit à dessiner. Il réalise toute une série d'aquarelles qui, révélées par Jean Lurçat de passage au monastère en 1941, vont devenir sans aménagement notoire, des cartons puis des tapisseries. Deux tapisseries sont ainsi exposées au Musée des Augustins à Toulouse avec les créations des noms de la tapisserie de l'époque. Dom Robert est immédiatement reconnu. Mais ce succès soudain ne lui est pas propice : en 1948, il s'écarte et se réfugie en Angleterre, à Buckfast Abbey où les poneys de Dartmoor et les moutons sauvages seront une nouvelle source d'inspiration. Ses amis, les frères Gimpel, l'exposent à Londres en 1950.

Dom Robert revient à En Calcat en 1958 et il retrouve dans cette région d'équilibre ses marques. Il se met à produire et ne s'arrêtera plus. Le lissier François Tabard le met en relation avec Denise Majorel et La Demeure,  galerie à laquelle il restera fidèle et qui lui organise sa première grande exposition. De même en province, dans la région, l'exposition Richesses du Tarn va d'année en année dérouler à Réalmont, la quasi-totalité de son œuvre. Voici les années soixante où Dom Robert consomme un accord définitif avec la Montagne Noire. Sa silhouette fine devient familière et il travaille avec une détermination étonnante et une sérénité sans cesse renouvelée.Avec l'âge une fatigue, purement physique, le freine. Il approfondit ses dessins et les termine plus volontiers à la gouache. Il n'affronte plus les grands espaces que sont les cartons de tapisseries. Il veut aller au Portugal voir les azulejos, il est persuadé que la céramique peut se révéler un nouveau moyen de s'exprimer. Il réalisera même un grand panneau décoratif pour l'église Notre-Dame de Grâce de Toulouse. Mais il n'est que moyennement satisfait. En vérité, ce qu'il souhaite c'est parcourir la campagne et dessiner, dessiner sans fin. En 1994, une mauvaise chute dans un escalier lui fait arrêter toute activité. Il décède à l'abbaye d'En Calcat entouré de ses frères moines, le 10 mai 1997, à l'âge de 90 ans. »

Extrait du catalogue de l'exposition Artistes et artisans de la Montagne Noire, Dourgne, 1998.

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25 janvier 2024

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